Lettre du syndicat - Novembre 2012

Portrait d’un adhérent : Jeff Blervaque, ex-président du SNGP CKDA, membre actif de la commission Jurys d’examen

Quelles sont les types d’activités proposées ?

Des stages kayak pour tous niveaux. Des enfants de 5/6 ans à des stages multi-rivières en itinérance (Cévennes/Corse/Italie). Le plus gros de l’activité a toujours été l’initiation perfectionnement sur l’Ubaye en été.Beaucoup d’interventions pour des structures en raft le week-end (ceux qui ont introduit le raft en France : Rock en Raft, AN Rafting)« J’ai toujours apprécié de faire découvrir kayak pendant ces 20 années. De voir les gens qui ont passé des diplômes, qui travaillent dans ce domaine et qui en vivent ou en ont vécu, ça fait plaisir et prouve l’utilité de notre investissement !J’ai revendu l’école pour des raisons perso mais l’appel de l’eau a été le plus fort et j’y suis revenu.... »L’école de Kayak :Atouts : c’était un pari réussi pendant 15 ans de montrer qu’on pouvait vivre du kayak avec un statut non associatif Regret : je suis revenu mais l’école ne tourne plus. Je l’avais revendu à une structure de raft qui a laissé tomber le CK. C’est plus facile, plus porteur, plus à la mode. Emplacement idéal. Essai cet été de la relancer… Les Nouvelles de l’Automne - Syndicat National des Guides Professionnels Canoë-Kayak et Disciplines Associées - Novembre 2012

Quels sont les atouts d’un statut indépendant ?

  • Pouvoir être libre sur le choix de ses prestations. Gérer son planning. Se libérer plus facilement pour sa vie de famille si besoin.
  • Atout de pouvoir se déplacer sur plusieurs rivières, travail moins monotone, voir le fonctionnement des autres structures.
    Quelles sont les principales difficultés ?
  • Contraintes des déplacements au niveau orga, financier.
  • Activités qui coûtent cher en termes de charge.
  • Interventions pas mal en extra. On t’appelle si suractivité. Dépendant du remplissage de leur planning. Mauvaise météo, mauvaise saison, annulation… Pas de salaire, contrairement au salarié qui est quand même payé dans ce cas. L’URSSAF commence à vouloir plus règlementer ce système.
  • Un gros inconvénient du statut : la retraite !! Nombre de trimestre en 20 ans : environ 20. C’est une liberté chère payée. Tu as intérêt à placer quand tu as des bonnes saisons.
    « Je ne peux pas me plaindre ; j’ai eu une petite structure qui n’a pas rencontré de grosses difficultés ! »

Quelle est la première fois que tu as fait du kayak ?

A Briançon, un petit stage d’été à 15 ans dans l’école de canoë kayak et cela m’a donné le goût. Je me suis inscrit en club à la Ciotat puis à l’Isle sur Sorgue. Puis, j’ai passé le diplôme initiateur, le monitorat, et là, le début des jobs d’été. J’ai obtenu mon BEES 1° en 1990, ensuite, j’ai passé la qualif raft, la qualif kayak, pour finir par un DEUST en gestion organisation des activités physiques et sportives en 1988.

Quel a été le déclencheur pour en faire ton métier ?

« C’est petit à petit en faisant des petites saisons, l’ambiance, et la rencontre de personnes motivées qui m’ont poussé vers ce métier. Et cette activité a pris le dessus. Le choix du lieu d’implantation s’est fait un peu par hasard : on m’a envoyé sur l’Ubaye pour l’école Alpes Provence en 1988-1989 et la ligue ayant décidé d’arrêter l’activité sur l’Ubaye, une place se libérait et comme l’idée germait de créer mon école, je me suis lancé... »Puis le boum du raft et ma spécialité kayak m’ont permis d’être le seul à proposer pendant 15 ans sur l’Ubaye. C’était une situation plutôt confortable d’être le référent kayak sur l’Ubaye.

Alors que fais-tu hors saison ?

En hiver, je suis conducteur de remontées mécaniques, nivoculteur (canons à neige), responsable de secteur de remontées mécaniques à la station de Pra-Loup (04) (travail de nuit fatiguant avec ski et saisons de plus en longues 5 mois à 5 mois et demi).

Qu’est ce qui t’a amené à t’investir dans le syndicat ?

Le syndicat des moniteurs de l’Ardèche existait depuis 1986 mais resté centré sur l’Ardèche, il vivotait. Laurent Besse a relancé le syndicat des BE dans les Alpes du nord et en parallèle s’est créé l’antenne Alpes du sud avec Philippe, Maixent et moi vers 1990-1991. Une bande de 10 à 15 copains qui avaient envie de se réunir, de discuter du métier, de trouver une solution pour s’assurer et petit à petit le syndicat s’est développé en même temps que l’activité eau vive prenait de l’importance et les loisirs aussi. Des actions, un service de plus en plus performant et en adéquation avec la demande ont fait que la partie assurance SNBEEV et la section Alpes du Sud ont fusionné pour devenir le SNBE CKDA.

Qu’est ce qui t’a amené à devenir Président du SNGP CKDA ?

Jeff a été vice-président, secrétaire, responsable commissions jury d’examen et Philippe voulant lever le pied après 10 ans de dur labeur... en automne 2003, Jeff s’est proposé comme président avec le souhait que le syndicat se donne les moyens d’un soutien administratif professionnel pour la gestion des adhérents. « A la fin de mon mandat, une période difficile au niveau syndicat (beaucoup d’accidents, mise en place des nouveaux diplômes, réorganisation de la filière pro avec un dialogue très difficile avec le ministère et la fédé) et une évolution professionnelle personnelle ont pesé lourdement dans ma décision de passer le relai. »

Quels sont, d’après toi, les points faibles ou les difficultés rencontrées par le SNGP ?

  • Difficile de communiquer entre membres actifs car éloignement géographique les uns des autres donc décisions lourdes à prendre
  • Difficulté de communiquer avec les adhérents car demande beaucoup de dispos, de temps pour formaliser tout ensemble et se mettre d’accord sur les points à aborder
  • Les réunions téléphoniques ont beaucoup fait avancer le syndicat et ont permis de se coordonner
  • Les réformes des diplômes, l’évolution du métier, le developpement du syndicat sont de gros chantiers qui demandent un investissement en temps conséquent
    Reste des bons moments de partage et de convivialité.

Quelles sont les priorités à défendre au niveau du SNGP ?

  • Une filière professionnelle cohérente, en terme de diplômes, de statuts d’exercice, ce qui entrainerait une reconnaissance du métier.
  • Lieu d’échanges, de conseil, une référence dans le monde professionnel du CK
  • Besoin de référents disponibles
  • Regret que nous soyons toujours les mêmes : les dossiers sont de plus en plus lourds ; il faut des connaissances, un avis éclairé et partial pour s’y investir. D’un autre côté, c’est trop difficile de s’impliquer dans ces dossiers pour des nouveaux. C’est aussi un niveau où c’est difficile pour l’équipe en place de déléguer ; Ce bébé qu’on a vu grandir, on veut rester garant des valeurs que nous avons su protéger. ça calme peut-être certaines volontés. Pourtant, il faudrait réussir à déléguer, à ouvrir ; c’est peut-être plus dans le fonctionnement du SNGP qu’il pourrait y avoir du sang neuf !
  • Moments de formation manquent donc les adhérents ne peuvent pas s’impliquer… encore une fois la communication serait la solution.
  • On reste encore beaucoup dans la notion de service
  • Trouver des financements pour le SNGP de façon à faire des jours de fonction jurys d’examen, aller à la rencontre des pros., présenter le SNGP dans les centres de formation
    « ça reste un métier agréable fait de rencontre et de partage de bons moments sur les rivières même si c’est usant par rapport à la saisonnalité et à la météo qui n’est pas toujours de la partie ! »
49 ans, 1 femme et 2 enfants.
Dynamique et toujours investi dans le syndicat.
Ski de randonnée, VTT, l’eau et la montagne sous toutes leurs formesCarrière1982-1986 : saisonnier en CK pour la ligue Alpes Provence .1990-2004 : responsable d’une école de Canoë Kayak à Barcelonnette « Aqualibre ». Puis, vers 2004, il opte pour le statut d’indépendant jusqu’en 2008 pour intervenir dans d’autres structures et dans des centres de formation (Vallon, Le Merlet, l’Argentière).Après 2008, ses interventions deviennent plus ponctuelles, avec planning plus léger jusqu’à s’arrêter pendant 2 ans… Et Jeff s’essaie dans la fabrication de liqueur (mais pas la conso !!). Puis il démissionne et revient à ses premières amours en réactivant son statut d’indépendant sur l’Ubaye, le Verdon, la Durance.C’était sa 30ème saison dans l’eau en 2011 !Implantation de l’activité : Ubaye Barcelonnette depuis 22 ans.